| L'ouverture du marché du travail français aux polonais | Jeu 29 Mai - 12:58 par jimmyolsen | Nicolas Sarkozy a donc tiré un trait définitif sur la phobie française du « plombier polonais » en annonçant l'ouverture début juillet du marché du travail français aux citoyens de ce pays.
Un mois avant de prendre les rênes de l'Union européenne, le président français a profité de son passage à Varsovie pour exhorter la Pologne à « jouer un rôle de premier plan » dans l'Europe des 27 et renforcer les relations entre les deux pays en signant un « partenariat stratégique ». Lors du grand élargissement de l'Union européenne à l'Est en 2004, la France avait choisi de fermer son marché du travail aux nouveaux citoyens de l'UE, contrairement à la Grande-Bretagne, la Suède ou l'Irlande. Cette disposition, prévue par le Traité d'adhésion, pouvait être appliquée jusqu'au 1er mai 2009 et, sous des conditions particulières, même jusqu'en 2011. Lors de la campagne référendaire qui a précédé le « non » français à la Constitution européenne en 2005, les opposants de droite et de gauche à ce texte avaient agité l'épouvantail du plombier polonais pour dénoncer les risques d'une invasion de la France par une main-d’œuvre à bas coût venue des pays de l'ex-bloc communiste.
Les Polonais, les Lituaniens et les Lettons ont effectivement massivement émigré après l’élargissement (voir le forum de discussion http://openview.forums-actifs.com) mais ont surtout choisi le Royaume-Uni, où un million d'entre eux se sont installés depuis 2004.
Evidemment, en bonne gardienne de l’orthodoxie ultralibérale et liberticide, la Commission européenne a salué la décision de Nicolas Sarkozy. « C'est de bon augure pour la présidence française […] la décision est fondée sur la réalité du marché du travail : les plombiers polonais ne sont pas venus en France », a souligné le commissaire européen au Travail Vladimir Spidla. La mesure concerne également sept autres pays ex-communistes entrés dans l'UE en 2004 (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Estonie, Lettonie, Lituanie et Slovénie). Mais la question se pose de savoir si le marché français est en mesure, non pas d’accueillir les ouvriers est-européens, mais bien de la qualité de vie qu’il leur proposera. Parce qu’il faut être clair, que se soit en Belgique (où il n’y a pas eu besoin que le gouvernement fantôme se positionne sur le sujet puisque les est-européens se sont massivement passés de leur autorisation pour s’installer à Bruxelles –Il y aurait 90 000 polonais recensés dans la Capitale), en Angleterre, ou en Irlande, la qualité de vie qu’on leur a offert est loin d’être décente. Travail au noir, emplois précaires, absences ou presque de protection sociale, ¾ qui gagnent à peine de quoi vivre, ¼ qui ne peuvent pas prendre deux repas par jour (allez visiter les centres de distribution de nourriture saint-gillois, par exemple, où des familles entières piétinent devant les portes jusqu’à une heure avant l’ouverture). Par contre, les grands gagnant sont les entrepreneurs, surtout dans le bâtiment, qui ont trouvé là une main-d’œuvre autrement plus malléable que la belge, l’anglaise ou l’irlandaise. Ces travailleurs ne sont considérés que comme de vulgaire Kleenex. Tous les chantiers du centre de la capitale sont hantés par ces pauvres diables qui, de temps en temps, doivent sauter par les fenêtres lorsqu’il y a un surprenant contrôle des services de lutte contre les fraudes. La question n’est donc pas d’accueillir ou non tous ces gens, mais bien de savoir qu’elle vie nos économies vont bien pouvoir leur offrir. Il est clair que leur légalisation va entrainer aussi un autre problème : ils ne seront plus très rentables pour les entrepreneurs.
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